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LA DETTE DE LA GRÈCE

Publié par Kevin Gresse sur 27 Mars 2014

Le deal entre Goldman Sachs et la Grèce

Pour rentrer dans la zone euro, et pouvoir accéder à la nouvelle devise, la Grèce ne répond pas aux critères exigés par le traité de Maastricht, elle décide donc de faire à une banque d’affaire, comme l’a fait l’Italie avec JP Morgan, à savoir Goldman Sachs.

La personne qui s’occupera de cet affaire, se prénomme Antigone Louadis, surnommé Abby, qui est considéré chez Goldman Sachs, comme une redoutable et intelligente fem- me d’affaires, comble de l’ironie elle est d’origine grecque.

Pour arriver à diminuer la dette grecque, elle va utiliser 2 techniques. La première pour inciter les investisseurs à acheter des obligations grecques dans le but de permettre à la Grèce d’emprunter de l’argent, est d’utilisé un système de couverture de risque dit CDS (crédit défault swaps). Ce sont des contrats d’assurances qui assurent aux créanciers d’être remboursés même si son débiteur fait un défaut de paiement. Et il faut savoir que dans le cas de Grèce,le montant qui est couvert par les CDS était supérieur à la dette grecque.La deuxième est une méthode appelée le SWAP de devise, une manipulation des emprunts en devises étrangère, qui dans le cas de la Grèce, lui permettra de faire baisser artificiellement les comptes Grecque.

Le deal est acté à Londres au siège international de Goldman Sachs, après 4 mois de né- gociations. La transaction doit rester secrète. La Grèce rentre dans la zone euro en 2001.

2 ans plus tard, c’est le journaliste Britannique Nick Dunbar qui dévoile les dessous du pacte. L’affaire entre Goldman Sachs et le gouvernement grecque a rapporté environs 500 millions de dollars en frais d’honoraires à G.S. Et aussi la stratégie pour faire diminuer la dette, était, de passer 2 dollars pour un 1 euro et cela même si ce n’était pas le taux du marché actuel. Cependant la Grèce devra rembourser. C’est 2 dollars pour chaque 1 euro emprunté, permet à G.S d’avoir un taux d’intérêt très élevé. La Grèce s’est condamné à payer de grosses sommes d’argent à G.S, jusqu’en 2019.

Evidemment, les grecques, ne vont pas réduire leurs dépenses pour autant, et voir même en abuser. Pour l’économiste Yanisis Waroufakis, « L’entrée dans la zone euro, des prêts bon marché des banques qui poussaient à la consommation comme des dealers de drogues à des gens qui en avaient pas les moyens pourtant à des taux très bas », on mener les grec- ques à se train de vie de débauche économique. De ce fait la durée du prêt a été rallongée, avec un taux beaucoup plus fort, et le montant à quasiment doublé. Actuellement la Grèce doit rembourser à G.S près de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2037. Et comble de l’ironie, Goldman Sachs spécule sur le défaut de paiement de la Grèce. Dans tous les cas, la Firme est gagnante sur les deux tableaux.

Toujours selon Yanisis Waroufakis, ce n’est pas la faute G.S, mais plutôt des autorités Grecques « Si le berger laisse la porte de sa ferme ouverte, et que le renard mange les poules, ce n’est pas la faute du renard. »

Pour Michel Van den abeele directeur d’Eurostat de 2003 à 2004, juste après le trafic des comptes de la Grèce, il estime que sous sa direction, l’Eurostat a bien fait son travail. Il y avait des doutes sur les chiffres donnés par la Grèce. Ils ont ouvert une enquête, et lors d’une réunion avec les représentants des grecques, pour leur demander confirmation de l’exactitude de leurs comptes, les grecques ont certifié que les données étaient exactes. Cependant, ils ont continué à y mettre des réserves sur les chiffres successifs. Comment une telle fraude a pu passer auprès de l’agence Eurostat ? Nick Dumbar, estime que l’agence était de mèche avec Goldman Sachs, alors que d’autres pensent que Goldman Sachs a profité du moment de passivité de l’agence, lorsque cette dernière était elle-même victime d’un scandale financier de l’intérieur.

En 2006, grâce un de ses anciens trader, Petros Christodoulos , chef de l’agence de ges- tion de la dette grecque, Goldman Sachs devient conseiller de la première banque com- merciale du pays, National Bank of Greece (NGB). Avec cet alliance, et via une société off-shore situé dans le Delaware un paradis fiscal américain, on passe une partie de la grecque de manière totalement inaperçue sur un compte de la NGB.

Arrivée de Georges Papandréou

En 2009, Georges Papandréou arrive pour redresser les comptes grecs. En peu de temps, le numéro 2 de Goldman Sachs à savoir Gary Cohn arrive en Grèce. Il n’est pas seul, il est accompagné d’investisseur, mais surtout de John Paulson, le même John Paulson du fond d’investissement Paulson qui a gagné des milliards de dollars, en demandant la créa- tion, la commercialisation du produit ABACUS, et en spéculant contre ce dernier. Leur objectif était de conclure un nouveau deal pour faire abaisser encore la dette publique de la Grèce en proposant non sous pression, au gouvernement grecque de prendre position sur un placement grecque. Paulson avait tout à gagner, car il avait des bons du trésor de la dette grecque, et spéculait déjà dessus, ce qu’ignorait évidemment Georges Papan- dréou. Goldman Sachs promettait en retour de vendre une partie de la dette Grecque à des investisseurs en Chine. Devant l’immobilisme du nouveau premier ministre Grecque, Goldman Sachs bat en retraite. Pourquoi un tel intérêt pour la Grèce ? La Firme connaît la situation économique de la Grèce, et savait que si elle chutait pour un défaut de paiement, toute la zone euro serait en danger et que de nombreux pays suivraient, donc de l’argent à se faire. Face à ce refus, les spéculations pour une faillite de la Grèce s’intensifient et G.S est accusé de les provoquer, les politiques n’hésitent pas à incriminer directement cette dernière.

Ce n’est plus un secret pour personne, les grecques ont effectivement maquillé leur comp- tes avec l’aide de Goldman Sachs. Et toutes les enquêtes officielles ont montré qu’il n’y avait rien d’illégale dans la pratique.

Cependant voyant l’incendie, Goldman Sachs dépêche à Bruxelles un de ses meilleurs re- présentant en la personne de Edward Corrigan et qui affirmé que G.S aurait eu exactement recours aux mêmes pratiques que ce soit avec la Grèce ou un autre pays.

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